Marché français de l’investissement en commerce au 1er semestre 2024 : Malgré une activité en baisse, un début de stabilisation dans un contexte incertain
Le marché français de l’investissement en commerce a traversé une période difficile durant le premier semestre 2024, marqué par une baisse notable de l’activité. Toutefois, malgré ce ralentissement, des signes de stabilisation commencent à émerger, offrant une lueur d’espoir dans un contexte économique et géopolitique toujours incertain. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs, notamment la réadaptation des stratégies des investisseurs et la transformation des espaces commerciaux.
Un marché en recul, mais en phase d’ajustement
Les six premiers mois de 2024 ont vu une diminution marquée des volumes d’investissement dans le secteur du commerce en France. La hausse des coûts de financement, liée à l’augmentation des taux d’intérêt, a freiné les ambitions des investisseurs. En effet, ces derniers ont dû ajuster leurs stratégies pour s’adapter à un contexte économique marqué par une inflation persistante et une croissance modérée.
Cependant, cette baisse de l’activité ne signifie pas un effondrement complet du secteur. Au contraire, elle s’apparente davantage à une phase d’ajustement, nécessaire après plusieurs années de bouleversements, notamment liés à l’essor du commerce en ligne et aux nouvelles habitudes de consommation. Les investisseurs prennent désormais le temps d’évaluer leurs options et de repenser leurs stratégies à plus long terme.
La réinvention des espaces commerciaux, un enjeu clé
Le secteur du commerce connaît en 2024 une transformation profonde, qui dépasse la simple question de la baisse des volumes d’investissement. Face à la montée en puissance de l’e-commerce et aux attentes grandissantes des consommateurs en matière d’expérience, les espaces commerciaux traditionnels doivent se réinventer pour rester attractifs.
Les centres commerciaux, en particulier, adoptent des stratégies de « retailtainment », alliant commerce, loisirs et restauration pour créer des destinations expérientielles. Ce phénomène commence à porter ses fruits, avec un regain d’intérêt pour certains actifs commerciaux qui parviennent à se repositionner. Les investisseurs, conscients de cette nécessité de transformation, privilégient désormais les projets qui intègrent des solutions innovantes et créatrices de valeur.
La stabilisation des rendements
Un des signes encourageants du premier semestre 2024 est la stabilisation des rendements pour certains types d’actifs commerciaux. Après une période d’ajustement où les prix de vente et les taux de capitalisation ont connu des fluctuations, le marché commence à se stabiliser. Les actifs de qualité, situés dans des emplacements stratégiques, continuent d’attirer des investisseurs à la recherche de rendement stable.
Toutefois, la prudence reste de mise, notamment en ce qui concerne les actifs secondaires ou situés dans des zones moins dynamiques. La distinction entre les actifs dits « prime », bien situés et modernisés, et les actifs plus vulnérables, est de plus en plus marquée.
Les investisseurs internationaux toujours présents, mais sélectifs
Malgré une baisse de l’activité globale, les investisseurs internationaux continuent de montrer un intérêt pour le marché français, bien que leur approche soit devenue plus sélective. Les fonds internationaux privilégient désormais des projets qui offrent une visibilité à long terme et qui s’inscrivent dans des dynamiques urbaines fortes, notamment à Paris et dans les grandes métropoles régionales.
Par ailleurs, les investisseurs institutionnels français, bien qu’ayant ralenti leurs prises de position en raison des conditions économiques, restent présents sur le marché. Ils privilégient des acquisitions plus prudentes, en se concentrant sur des actifs résilients, capables de traverser les périodes d’incertitude économique.
Des perspectives encourageantes pour le second semestre 2024
Alors que le premier semestre s’achève sur une note mitigée, les prévisions pour le second semestre 2024 sont plus optimistes. Les signaux de stabilisation observés dans certains segments du marché, notamment les commerces de proximité et les centres commerciaux réinventés, laissent entrevoir une reprise progressive de l’activité d’investissement. De plus, la baisse attendue de l’inflation et une potentielle stabilisation des taux d’intérêt pourraient offrir des conditions plus favorables aux investisseurs.
Enfin, la transformation numérique du commerce et la recherche d’espaces hybrides, alliant physique et digital, devraient continuer à dynamiser le secteur. Les projets intégrant des solutions omnicanales, permettant aux commerçants de fusionner leurs activités en ligne et en magasin, seront particulièrement prisés.
Un marché en quête de nouveaux repères
Le marché français de l’investissement en commerce au premier semestre 2024 reflète un secteur en transition, marqué par une activité en baisse mais aussi par des signes de stabilisation. Si les conditions économiques et financières actuelles ont poussé les investisseurs à la prudence, la capacité du secteur à se réinventer, notamment à travers l’innovation et la transformation des espaces commerciaux, laisse présager une reprise progressive.
Les investisseurs devront rester sélectifs et privilégier les projets de qualité, capables de s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs et de résister aux incertitudes macroéconomiques. Avec une stabilisation des rendements et des perspectives encourageantes pour la deuxième moitié de l’année, le marché de l’investissement en commerce pourrait bien entamer un nouveau cycle, porté par la résilience et la créativité des acteurs du secteur.